01/09/2014

L'édit de Nantes

Quel rapport avec Monheurt, vous demandez-vous ?

Le rapport avec le siège de Monheurt est assez direct puisque ce même siège a lieu dans une guerre de religion qui viole la liberté de culte accordée aux protestants par Charles IX par l'édit de Saint Germain puis par Henri IV dans l'édit de Nantes. C'est la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIII (première sur trois dont la dernière par Louis XIV) qui est à l'origine du soulèvement des protestants, guerre de religion durant laquelle eut lieu le siège de Monheurt.

Henri IV

Rappel sur l'édit de Nantes, extrait de différentes sources dont Wikipédia et la BNF:

Le XVIème siècle est une période mouvementée du point de vue religieux et une période de grands changements culturels en France avec la découverte de la Renaissance....

En Angleterre, Henri VIII se proclame chef unique et suprême de l'Église d'Angleterre; c'est le début de l'Anglicanisme
En Allemagne, c'est l'émergence du protestantisme ou culte réformé de Martin Luther (1517).
En France, c'est une nouvelle guerre de religion qui commence en 1562 et va se terminer en 1598. 

C'est également une période de gloire pour l'Espagne qui va conquérir et coloniser l'Amérique, la France va découvrir la Renaissance mais connaitre les guerres avec l'Italie, l'Angleterre et l'Espagne.

Grâce à l'édit de Nantes, Henri IV apporte la paix entre les protestants du Sud du pays et les chrétiens. Henri IV lui-même de religion protestante (huguenote) comme l'était sa mère Jeanne d'Albret, fut contraint de renier sa religion pour stabiliser le pays, peu après son accession au trône de France. L'édit de Nantes avait permis de rassurer ses anciens condisciples qui s'étaient sentis trahis par ce reniement.
L’ensemble du royaume de France était revenu dans l’obéissance au nouveau roi Henri IV, grâce à ses succès militaires et à sa conversion au catholicisme.

Après son succès à Amiens contre les Espagnols, Henri doit reconquérir la Bretagne et se tourner contre le Duc de Mercoeur qui ne reconnait pas Henri comme son roi et lutte pour la possession de la Bretagne.
Je vous passe les détails de cette guerre qui fini par le mariage de la fille des Mercoeur avec Cesar de Vendôme, fils naturel d'Henri et de Gabrielle d'Estrées. Mercoeur consent à ce mariage et vend la Bretagne pour 2 millions de livres.

Henri IV quitte alors Angers pour Nantes le 12 avril 1598, laissant son grand conseil au couvent des Jacobins d'Angers mettre la dernière main à la rédaction de l’édit qui sera signé à Nantes.

À l’époque, l’édit n’est pas appelé « édit de Nantes », ni même « édit d’Angers » mais « édit de pacification ».

Henri IV reçoit les ambassadeurs d’Angleterre et des Provinces-Unies qui tentent de le persuader de continuer la guerre contre l’Espagne, mais Henri IV tient à mettre un terme à tant d’années de souffrances, de malheurs et de calamités dans son royaume, comme le rapporte Sully.

Le 2 mai 1598, la paix de Vervins est signée entre la France et l’Espagne. Le royaume récupère toutes ses possessions au Nord du pays et les troupes espagnoles quittent Le Pellerin et le Blavet.
L'édit de Nantes à proprement parler extrait de Wikipédia

L’édit de Nantes fut signé en avril 1598. Le sceau dont il est revêtu est aujourd’hui de couleur brune, et certains historiens du XIXe siècle le voyaient jaune : on a donc cru qu’il n’avait pas été scellé avec de la cire verte, utilisée pour les édits perpétuels, mais avec de la cire jaune, comme un édit temporaire, ce en dépit des sources de l’époque (en particulier le registre d’enregistrement au Parlement). Des études faites sur la composition chimique du sceau montrent cependant qu’il contient bien un pigment vert : il semble que la cire utilisée par la chancellerie à cette époque ait été de mauvaise qualité. La thèse du calcul politique est donc exclue. Rien ne prouve qu'il ait été promulgué au château des ducs de Bretagne dans lequel le roi séjourna. Cependant, certains historiens relatent que selon la tradition populaire, celui-ci aurait pu être signé dans une demeure baptisée « Maison des Tourelles » sise au n°4 du quai de la Fosse (au niveau de rue Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny), hôtel particulier du plus riche marchand de la ville, André Rhuys. Cette demeure sera détruite lors des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale.

L'édit fut mal perçu lors de sa proclamation. En effet, les protestants se plaignaient d'avoir peu obtenu, tandis que les catholiques étaient indignés que le roi accordât des avantages aux protestants, si bien que ce texte rencontra l'hostilité de quasiment tous les parlements du royaume à commencer par celui de Paris, qui n'enregistra le traité que le 25 février 1599, après que le roi, dans un discours resté célèbre, eut affirmé sa détermination à appliquer le traité et à l'imposer aux parlements. La plupart des parlements des pays d'états enregistrèrent l'Édit en 1600 (le roi dut envoyer une lettre de jussion au parlement d'Aix et deux au parlement de Rennes) ; seul le parlement de Rouen n'enregistra l'Édit qu'en 16098.

L’édit de Nantes « ne fut pas un acte gracieux, dû à la volonté du roi, dans la plénitude de sa souveraineté, mais un traité dont les articles furent débattus comme avec des belligérants »9. Garantissant la liberté de conscience partout dans le royaume, il accorde la liberté de culte dans les lieux où le protestantisme était installé avant 1597, ainsi que dans 3 500 châteaux de seigneurs justicieux et dans deux localités par bailliage.

Dans certaines villes, notamment (Bordeaux, Grenoble, et Castres), les protestants sont jugés par des tribunaux constitués pour moitié de protestants. Dans plusieurs villes, le culte protestant est interdit (Paris, Rouen, Dijon, Toulouse ou encore Lyon…) mais dans d’autres c’est l’inverse (Saumur, Sedan, La Rochelle, Montauban ou Montpellier). Pierre Miquel raconte que les catholiques « qui voulaient garder la foi de leurs pères ne pouvaient se rendre à l’église : elle était détruite, ou la porte en était barrée par des piquets, sur ordre d’un chef protestant ».

Les réformés recouvrent leurs droits civils, ont accès aux charges et aux dignités et peuvent ouvrir des académies, instituts de formation supérieure. Une dotation de 45000 écus est prévue pour les pasteurs.

Environ 150 lieux de refuges sont donnés aux protestants, dont 51 places de sûreté (notamment La Rochelle, Royan, Niort, Cognac, Saumur, Bergerac, Montauban, Montpellier, Nîmes, Alès, Briançon). Ces places peuvent être défendues par une armée potentielle de 30000 soldats.

Ce traité ne fut pas accueilli facilement; des villes comme Paris, Rennes, Rouen ou autres (villes catholiques) ne le ratifieront qu’au bout de 10 ans sous la pression d’Henri IV alors que des personnes comme Théodore Agrippa d'Aubigné le qualifièrent d’« abominable édit ».

L’idée de tolérance n’apparaît pas dans l’édit. À cette époque, ce mot est connoté négativement. Il est synonyme d’« endurer » ou encore de « supporter ».
« Si ce que nous nommons tolérance signifie accepter la pensée de l’autre comme aussi vraie que sa propre opinion, voilà qui est parfaitement impossible au XVIe siècle. Dans le domaine religieux, chacun est sûr de détenir la vérité. Connaissant cette dernière, sachant que l’autre est dans l’erreur et joue son destin éternel, il serait criminel de l’abandonner et de renoncer à ce que nous appellerons un droit d’ingérence pour le sauver, y compris par la force».

En 1586, Catherine de Médicis s’adresse au vicomte de Turenne : « roi ne veut en ses États qu’une religion ». Ce à quoi le vicomte répond « Nous aussi. Mais que ce soit la nôtre ».

Aux yeux des catholiques et des protestants, cet édit permet un état transitoire1. En pratique, l’édit de Nantes marque un tournant dans l’histoire des mentalités : sa signature marque la distinction entre le sujet politique, qui doit obéir, quelle que soit sa confession, à la loi du roi, et le croyant, libre de ses choix religieux dorénavant cantonnés à la sphère privée.

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