22/01/2018

Inondation, comment ça se passe in situ ?

Ce matin, au réveil, nous apprenons par un employé de mairie, une soudaine montée de la Garonne pour la fin de matinée. Le Lot a décidé de faire des siennes et c'est lui qui provoque cette crue. Pour une fois, nous n'aurons pas à faire face aux eaux rouges et boueuses du Tarn.

Nous avons résilié notre abonnement téléphonique fixe il y a un mois et n'avons pas pensé à le signaler, donc, pas d'appel préventif pour nous et c'est heureux que cet employé soit passé nous informer qu'il allait enlever les containers de bord de route.

Du coup, il faut que je réorganise mes journées d'aujourd'hui et demain, car, je ne me fais pas d'illusion, nous aurons l'eau deux jours, c'est un minimum.

Depuis février 2014, nous n'avons pas eu de visite de Dame Garonne.
Après un report des rendez-vous professionnels , nous commençons à organiser le siège.
Inventaire des victuailles, frigo, congélateur, réserves, inutile de nous rendre à Tonneins, nous avons de quoi tenir plusieurs jours.

Lorsqu'on habite en zone inondable, qui plus est en zone rouge comme c'est le cas sur la commune de Monheurt qui est inondable presque à 100%, on est habitués à recevoir la visite de la Garonne et c'est un rituel que nous accomplissons presque machinalement.

L'inventaire des vivres, bougies et autres moyens d'éclairage fait, nous commençons à surélever les machines à bois, la tondeuse, le motoculteur, les vélos, nous installons le groupe électrogène sur la terrasse en cas de coupure d'électricité, puis l'attente commence.

Nous guettons l'évolution de la montée des eaux. Nous allons voir si la Gaule se remplit, si les fossés débordent, si l'eau atteint les "quatre routes", ce qui sera le signe qu'il est temps d'amener les voitures au bord du canal, à La Falotte qui est hors d'eau. Nous épousons le rythme lent de l'eau, nous l'attendons en regardant par la fenêtre. Entre deux vérifications, nous ne savons pas trop quoi faire, nous voilà en vacances forcées.

C'est un peu comme si nous attendions une invitée, une amie, nous somme impatients et presque déçus de ne toujours pas la voir à 20h30 au pied de la maison.

La soirée se passe entre télévision et consultation du site de vigicrues, la nuit s'organise en tranches de deux heures, inutile de programmer le réveil, notre horloge interne fait l'affaire.

Il est 21h et la montée des eaux semble se ralentir. Nous atteignons actuellement 8,12m, elle monte maintenant à 4cm/h au lieu des 8cm/h cet après-midi.

Si elle vient flirter avec l'entrée, il faudra tout surélever et monter le réfrigérateur sur la terrasse à l'étage.

A 5h30, la Garonne est étale, elle est à deux centimètres d'entrer dans la cuisine et nous nous rendormons tranquilles car savons que désormais, l'eau n'entrera pas dans la maison. Nous savons aussi qu'il lui faudra bien deux à trois heures avant d'amorcer sa décrue et au moins 10h avant de pouvoir récupérer les voitures.

Finalement Dame Garonne a préféré dormir dehors, à la belle étoile, juste devant la porte qu'elle n'a pas daigné franchir.
Elle s'est arrêtée de monter à 2/3cm de l'entrée 

Pas très sympa, tout ça, après nos efforts pour lui préparer un gîte accueillant, chauffé, cuisine, salle de bains, WC, chambre, tout était à sa disposition

Depuis qu'elle a commencé à prendre le chemin du retour, elle se hâte avec lenteur pour regagner son lit.

Les eaux du Lot qui l'ont gonflée sont plus limpides que les eaux rougeâtres du Tarn et laissent moins de vase. Le passage de la Dame ne devrait pas laisser de traces visqueuses et nous épargner de longues heures de nettoyage cet après-midi.

Discrètement elle est venue, discrètement elle s'en va.

À si reveire, Madame

Quelques images de cette crue sur le site Actu.fr

Celles-ci datent de crues précédente, 2003 et 2009.







Celles de cette crue des 22 et 23 janvier 2018











Quelques infos supplémentaires


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